Made in France fait son show!
Redécouvrez les produits made in France!
A l’approche des fêtes de noël et dans le tumulte des innombrables débats récurrents sur le déclin de l’économie française, s’est tenu en Novembre, à la porte Champerret, à Paris, le premier salon “made in France” (2012), le MIF, consacré aux produits fabriqués en France.
Tenu pour totalement ringard et absolument inutile il y a encore peu par la classe politique (Vous souvenez-vous de la campagne présidentielle de 2007 de Bayrou et des railleries subies à cause du choix de ce thème?), les médias et une grande partie des consommateurs, tous parfaitement hypocrites, préférant leurs petits intérêts personnels à ceux de leur pays, tout en clamant quotidiennement et officiellement leur patriotisme ainsi que leur attachement aux valeurs nationales qui ont forgées notre histoire (blablabla) ! Bien entendu, ils adorent leur pays et pleurent le chômage mais ont fait des marques multinationales des rois!
Le made in France se hisse, peu à peu et sans aucun soutien si ce n’est celui des propres acteurs (au sens d’action) de la vraie, dans les consciences de la population comme une alternative intéressante et légitime à la globalisation des marchés.
Considéré au départ par les “bien-pensants” comme une tocade de bobos écologistes souverainistes à destination d’un microcosme de privilégiés fortunés, le made in France s’est un peu débarrassé de cette encombrante image élitiste pour faire comprendre au plus grand nombre qu’un produit durable de qualité ne coutait pas plus cher qu’un produit ordinaire ou médiocre qu’il faut renouveler sans cesse et dont une partie de la valeur, même faible, est perdue dans la balance commerciale déficitaire au profit de pays produisant à bas coût et aussi trop souvent à “bât coups” ! Et que dire du bilan social favorable, des emplois créés ou conservés et des investissements générés par ces entreprises locales et artisanales dont bénéficient les territoires de notre pays en favorisant le made in France.
C’est ce qu’ a voulu mettre en valeur Fabienne Delahaye, l’organisatrice de ce salon qui réfléchissait à ce projet depuis quelques années déjà. Nous l’avions rencontré au printemps, dans notre boutique, alors que nous explorions les modalités de notre participation. Un temps imaginé à l’étranger, l’image de la France y étant meilleure pour le business, le salon “made in France” sera finalement fixé à Paris, le ton du débat traitant des sujets économiques ayant favorablement évolué ces derniers mois, notamment lors de la dernière campagne des élections présidentielles en France. Une majorité de candidats s’était alors opportunément emparée du sujet pour en vanter les mérites et les perspectives.
Au delà de ces petites impostures de circonstance, le made in France semble confusément gagner les esprits de nombreux consommateurs qui intègrent de mieux en mieux les enjeux de société liés à leur propre mode vie. Et pour beaucoup d’entre eux, l’idée d’altruisme social contenue dans l’achat d’un bien made in France comme valeur ajoutée est loin de déplaire à tous ceux qui ressentaient une certaine nausée face au consumérisme forcené qui les entoure.
Ce premier salon dédié au made in France a rencontré un vif succès auprès du public mais également dans les médias, qui ont semblé dans de bien meilleures dispositions à l’égard d’un thème qu’ils ont pourtant largement brocardé ces dernières années. Le vent tourne…?
Chez Espritcuir.com, nous nous réjouissons de cette reconnaissance naissante pour des produits et des entreprises que nous soutenons et promouvons depuis notre création. Nous prouvons tous les jours que les produits français de maroquinerie ne sont pas forcément plus chers (parfois moins!) que nombre d’articles fabriqués en Asie et qu’ils ont, de surcroit, une vraie personnalité, une signature, un style unique que vous ne trouverez que difficilement ailleurs et pour beaucoup plus cher! Car, oui, pour ce qui nous concerne, “nos” créateurs sont des auteurs, parfois des artistes, que nous sommes fiers de représenter parce qu’ils sont rares et bons! Ils ont, de surcroit, l’élémentaire honnêteté de rémunérer leurs employés de façon décente et légale, chose plutôt rare au Bengladesh ou au Viet-Nam… Facile pour les grandes enseignes et marques de balancer des produits à 2 balles quand ceux-ci sont fabriqués par des esclaves! C’est ça la saine concurrence?
Nous ne cessons de dire qu’il existe encore des énergies et des savoir-faire, en France, pour des projets de qualité. Car soutenir le made in France, c’est aussi encourager la créativité, l’initiative et l’audace, très souvent incarnés par des PME locales et familiales qui font vivre des milliers de personnes, près de chez nous, et qui assureront peut être l’avenir du sac en cuir, entre autres productions.
Evidemment, le made in France ne sera pas la réponse à tous nos maux, personne ne dit cela! Oui, c’est une production qui valorisera d’abord le haut de gamme puisque nous avons choisi de bonnes conditions de vie et de fortes protections sociales qui ont forcément un impact sur les coûts de productions. C’est un choix, il faut l’assumer. Pour autant, si cette part de marché progressait de quelques pourcents par an, à l’image d’un budget familial qui y accorderait un peu plus chaque année (quelques dizaines d’euros/an par foyer représenteraient des millions d’euros), des milliers d’emplois serait créés chaque année. Faisable, non? Ce n’est pas ce genre de résultat que l’on veut pour l’avenir?
Pas trop tôt que certains commencent à le comprendre! Le débat n’est pas tant moral que social: Le made in France n’est pas l’expression du rejet de l’autre ou un quelconque complexe de supériorité. Ne soyons pas naïfs, l’économie est une compétition, acceptée ou subie; l’autre est un ennemi économique mais aussi un client potentiel: Chacun doit donc défendre ses intérêts, avec le sourire, en séduisant son adversaire. A l’instar des pays dont l’économie croît, notre but est de vendre autant que nous achetons, voir davantage. Nous devons pour cela fabriquer des produits originaux de qualité qui susciterons l’intérêt et le désir (ou le besoin) de ceux qui s’enrichissent en nous vendant leurs produits!
Le personnel politique ne nous le dira jamais en face, de peur de nous déplaire; il n’y a pourtant qu’une façon de faire: chacun de nous a parfaitement le pouvoir d’agir à son échelle. Qu’il le fasse … ou qu’il se taise.