Nous vous proposons un rapide tour d’horizon des principaux cuirs utilisés dans la maroquinerie pour les différents sacs à main féminins ou masculins et leurs caractéristiques principales. Ces informations vous permettront de mieux apprécier l’importance du cuir dans un sac, d’avoir une vue d’ensemble des finitions possibles et des différents niveaux de qualité. (Cette liste n’est pas exhaustive et propose les finitions les plus courantes, les apprêts étant très nombreux). Notre liste comporte deux genres d’informations importantes à connaitre: le type de cuir (son origine animale) et le type de finition de la peau (la présentation finale).
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur ce sujet, consultez l’excellent site du CTC (Centre technique du cuir).
Rappel: Les pièces de cuir destinées à la fabrication de maroquinerie, confection et ameublement comportent deux grands types de peaux distinctes aux qualités différentes.
La fleur : la partie externe originelle et sans défauts de l’épiderme constitue le 1er choix, la meilleure et la plus belle est aussi la plus couteuse des peaux.
La croûte : la partie interne de l’épiderme est le 2e choix, de qualité esthétique et mécanique inférieure, elle est aussi la moins couteuse des peaux.
Ces deux grands genres de cuirs peuvent ensuite se décliner dans de multiples finitions, couleurs et apprêts. Les plus belles peaux sont coupées dans le “croupon”, à savoir le dos et la croupe de l’animal.
En anglais: “guenine leather”, en italien: “vera pelle”. Qui n’a jamais vu au moins une fois cette expression très courante sur une étiquette de sac ou de chaussure. Elle est souvent mise en avant pour signaler que ce n’est pas du cuir artificiel mais bien du véritable cuir garanti.
Le plus beau cuir, sélectionné pour son aspect sans défaut de la surface d’origine, est traité par:
Aspect et toucher correspondant aux cuirs hauts de gamme, les caractéristiques de la peau sont intactes (épaisseur et surface).
Sensibilité à la lumière et à l’encrassement, entretien exigeant.
Finition ayant conservée la surface d’origine et reçue une finition pigmentée, c’est à dire une solution de vernissage teintée de pigments opacifiant la surface pour masquer quelques petits défauts discrets.
Bonne résistance aux salissures et à la lumière, entretien facilité.
Concilie esthétique et résistance.
Les défauts d’origine ont été suprimés au tannage par très léger ponçage de la surface afin d’éliminer les défauts. La résistance et l’élasticité ont été légèrement diminuées. L’aspect naturel de surface a disparu et est parfois remplacé par un grain artificiel imprimé ou une couche de finition lisse qui peut s’atténuer avec le temps (selon qualité). Entretien facile. D’aspect moins naturel, il présente bien, se prête mieux aux finitions tendance ou contemporaine et est adapté à l’usage intensif. De bonne qualité, il est aussi plus abordable en coût.
Il s’agit ici d’une méthode de finition qui assouplit la peau et lui confère un aspect finement texturé ou veiné qui est obtenu en battant et brassant les peaux en tous sens dans un foulon (moulin hydraulique aménagé à cet effet).
Contrairement à ce qu’on serait tenté de penser, le cuir grainé n’est pas naturel. Il s’agit d’une finition obtenu par passage sous presse de pièces de cuir. Les moules de la presse munis de différentes tailles de grains selon ce que l’on souhaite comme résultat final. C’est donc soit un cuir à fleur corrigée ou soit une croûte de cuir.
Cuir souple d’aspect grainé (grain fin). Lire explications au paragraphe précédent sur la nature de cette finition.
Cuir de veau inventé par Prada pour ces collections de sacs. La finition de ce cuir complexe donne un aspect de tissage fin et dense dit “rayé”. Résistant et imperméable, il est très apprécié des stylistes.
Partie de la peau inférieure (interne) que l’on obtient par refente dans l’épaisseur de celle-ci. Egalement appelée “refente”.
Identique au précédent, la surface reçoit une finition protectrice de pigments qui masque la surface. L’aspect est moins naturel mais le coût est moindre et la peau adaptée aux usages intensifs.
Identique au précédent, la surface reçoit une finition protectrice de pigments qui masque la surface. L’aspect est moins naturel mais le coût est moindre et la peau adaptée aux usages intensifs.
Cuir ayant subit un léger ponçage de la fleur (surface) d’origine sans défauts afin d’obtenir un touché velouté. Très bel aspect au touché délicat. Entretien exigeant.
Couche interne du cuir obtenue par refente et qui a conservée son aspect velouté naturel. Touché agréable, moindre coût que le nubuck, l’entretien est délicat. Souvent employé pour les finitions intérieures de maroquinerie.
Cuirs retournés dont la partie interne présente un aspect velouté. Très beaux cuirs de chèvre ou veau, d’usage et d’entretien délicats.
Opération qui consiste à préparer et transformer la peau en une matière imputrescible aux qualités optimisées que l’on appelle le cuir. Cette action résulte de procédés utilisant des matières végétales ou minérales, tanins ou Chrome. Autrefois, le tannage était uniquement végétal, ce qui rendait les cuirs lisses et raides. L’usage du chrome au début du xxe siècle a conféré au cuir la souplesse que l’on connait aujourd’hui. Le tannage végétal consiste en un fort brassage d’eau et d’écorce d’arbre recelant du tannin (accacia, chataîgnier) afin d’éliminer toutes les impuretés et stabiliser la matière cuir qui est ensuite sèchée. Cette technique a connu ces dernières années des progrès considérables en termes de résultats qualitatifs pour le cuir (souplesse), et est à nouveau prisée en raison d’une plus grande sensibilité à l’écologie (qualité des eaux) dans les process industriels et leurs conséquences. Le tannage classique est en effet une grande source de pollution pour l’environnement, notamment dans certains pays asiatiques dont la réglementation n’est pas très contraignante pour les tanneries.
Les tannins sont des substances organiques que l’on retrouve dans presque tous les végétaux, notamment les écorces de chênes, chataigniers, accacias, etc. Ils transforment les protéines de la peau en matière insoluble résistante à la décomposition. Ils participent ainsi à la conservation à long terme du cuir.
Appellation légale pour dénommer les peaux de bovins adultes à tannage indifféremment minéral (chrome) ou végétal (écorces)
Cuir des bovins adultes non reconnus comme “vachette”. Une peau souvent plus épaisse que la vachette, bonne robustesse et aspect mais qualités mécaniques et souplesse moyennes. A entretenir régulièrement pour lui éviter de devenir cassant.
Une peau légère très agréable, moelleuse et soyeuse, provenant principalement du Maghreb. Pour des vêtements élégants proche du corps (blouson perfecto, par ex.) ou des sacs à main de forme souple au port agréable. Sensible au rayures et frottements. Réservé aux usagers soigneux.
Cuir très fibreux et nerveux qui combine souplesse et robustesse. Sans équivalent pour supporter autant de mouvements sans se couper aux plis. Idéale pour un blouson confortable et durable ou un sac, bien sûr.
Epais et résistant, idéal pour confectionner les blousons ou manteaux d’hiver mais aussi de grands sacs de voyage.
Agneau de Nouvelle-Zélande ou buffle avec fleur présentant un effet veiné ressemblant à des bulles. Bonne qualité et esthétique originale.
Appellation désignant des cuirs de jeunes bovins, ce cuir est fin, souple et peu grainé. Très belle qualité mais délicat.
Cuir de veau de haute qualité tanné au chrome, aspect lisse et de très bonne tenue, utilisé dans la maroquinerie de luxe pour des sacs très habillés et la chaussure haut de gamme.
Cuir de veau (Calf) finement ridé, assez souple, mince et brillant, à l’aspect raffiné. Il bénéficie d’une finition lisse et douce pour un toucher agréable et une élégance visuelle. Utilisé pour des grandes pièces au style tendance tels les cabas, par exemple.
Cuir préparé par immersion dans une solution huileuse afin de lui conférer souplesse et résistance. Il contient en général plus de 15% de son poids en matière grasse. Très utilisé pour les vêtements de motards, certaines chaussures et, bien sûr, en maroquinerie. Excellente durabilité.
Cuir pleine fleur pigmentée particulièrement fin, sans grain et au toucher très souple. Très belle qualité. Sensible.
Cuir teinté dans la masse par immersion en opposition aux cuirs teintés en surface. Belle qualité de peaux mais délicat en surface, à protéger avec imperméabilisant en atendant qu’il se patine avec le temps.
Après montage et assemblage, un traitement à l’eau et enzymes travaille rapidement la surface du cuir pour le lustrer et le gondoler en le rigidifiant légèrement avec parfois un aspect râpé. Aspect vintage garanti!
Traitement de la peau au foulon (fût ou tonneau) qui, en le brassant en tous sens, pour casser et craqueler le cuir. Peut aussi être réalisé par une simple finition de surface de type vernis (plus fragile).
Traitement de la peau enduite puis passée sous presse pour graver une impression figurant des motifs divers à effet décoratif avec relief ou pas. En général, le but est de reproduire un aspect régulier et uniforme imitant le grain ou la veine d’une peau sur une base de qualité ordinaire. Egalement utilisé pour conférer un relief ou motif spécial et original qu’on ne trouve pas naturellement sur un cuir tel motifs cashmire, arabesque, formes ou lettres, couleurs, pois, etc.
Cuir de mouton ou agneau dont on a conservé la partie pileuse comme fourrure-doublure; la face intérieure naturelle est proposée à l’exterieur; soyeuse et moelleuse, c’est une parure chaude qui convient aux vestes et blousons d’automne-hiver.
Peau de mouton à tannage végétal et utilisée pour les chaps en équitation, ces sortes de guêtres qui recouvrent les jambes des cavaliers randonneurs ou pros (gardians, gauchos). On en trouve également parfois en doublure des chaussures.
Une peau fine et résistante issu d’un cochon sauvage (sorte de sanglier local) vivant en Amérique du sud, malheureusement en voie de disparition. Utilisée principalement pour les gants et la maroquinerie homme, cette peau est rare.
Inventé au 18e siècle par Mr Galucha, c’est un cuir de raie ou de requin à l’aspect naturellement perlé qui est robuste et souple. Se présente aussi sous forme poncée. Employé, comme beaucoup de cuirs exotiques, dans la maroquinerie de luxe, l’usage de ces peaux est strictement réglementé.
Il s’agit ici d’un matériau innovant issu de fibres naturelles et destiné à la confection de sacs. Le Piñatex est fait de fibres de feuilles d’ananas, il est produit en Espagne. Pour créer 1 M2 de cuir Pinatex, il faut 480 feuilles soit 16 ananas. L’Apple Skin: produit en Italie, ce cuir de pomme se compose pour moitié de résidus de pommes et pour autre moitié de polyuréthane. Ce matériau est souple, imperméable et résistant.
Requin, autruche, crocodile et kaïman, cobra, python, lézard, etc. Leur aspect “exotique” très typé est très recherché pour des séries spéciales particulièrement luxueuses. Afin de protéger ces animaux d’un commerce abusif et très lucratif, la législation a restreint leur usage et la plupart de ces versions sont maintenant des reproductions imprimées sur du cuir de bovin. Certaines espèces proviennent de fermes d’élevage qui produisent dans un cadre réglementé.
( Des matières synthétiques élaborées à partir de polymères, polyuréthane, aryliques ou composés de recyclage. Elles ont l’aspect du cuir ou d’autres revêtements).
Alcantara, polyuréthane (PU), PVC imprimé sur toile, Skaï, Vegan, cuirette, microfibres, synderme (fibres), liège, etc.
Pour compléter ce lexique des cuirs de maroquinerie, consultez également notre petit dictionnaire des mots techniques du sac et de la maroquinerie.
Ou lisez notre article détaillé concernant les tendances du futur pour le cuir de maroquinerie.