L’avenir du sac en cuir est-il vegan ?!
Sommaire de l'article
- Vous aimez les sacs en cuir mais cette matière a-t-elle un avenir?
- Le cuir fait vivre et habille les hommes depuis toujours
- L’industrie du cuir pollue et assèche
- L’élevage intensif de bovins pose des problèmes écologiques
- Les prix du cuir montent, le pouvoir d’achat baisse
- De nouvelles philosophies de consommation émergent
- Des associations vegans européennes en 1ère ligne
- De grandes marques de luxe surfent sur la vague vegan
- Emergence de marques spécialistes du sac vegan en cuir végétal
- Une certification officielle pour la mode respectueuse des animaux
- Le cuir contemporain innove et se transforme
- Une institution proactive et une filière d’excellence
- Les cuirs artificiels existent depuis longtemps
- Une offre alternative dynamique et diversifiée
- Une évolution éco-responsable, probable et crédible
- Les problématiques environnementales du vegan
- Tant qu’il y aura de l’élevage, le cuir aura de l’avenir
- Conclusion: en attendant l’avènement de la mode vegan…
Vous aimez les sacs en cuir mais cette matière a-t-elle un avenir?
Utilisée depuis l’antiquité sous une forme plus ou moins finie, la matière cuir de maroquinerie fait partie de l’histoire des hommes et des sociétés humaines. Mais les temps changent, les modes de vie évoluent et les techniques progressent sans cesse tandis que les esprits et les morales au sein de l’humanité explorent de nouveaux horizons. Le cuir est-il encore une valeur respectable et d’avenir comme matière de consommation? Le sac cuir végétal ou synthétique va-t-il supplanter le sac à main en cuir véritable classique dans un futur proche?
La question peut surprendre les plus puristes des consommateurs de sac en cuir mais elle semble pourtant se poser de plus en plus régulièrement pour des raisons très diverses qui pourraient un jour converger vers sa disparition.
Le cuir fait vivre et habille les hommes depuis toujours
Le cuir, comme chacun sait, est issu de la peau d’animaux sauvages et surtout d’élevage. Elle représente une valorisation substantielle au sein de la valeur globale d’un animal essentiellement destiné à l’alimentation. C’est ainsi que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ont découvert l’intérêt de cette partie de l’animal qui les habillait après les avoir nourris. Il s’agit donc jusqu’ici d’un rôle majeur et historique dans la vie des êtres humains pour cette matière. Aujourd’hui, cette industrie emploie dans le monde des millions de personnes, particulièrement dans des pays pauvres où les alternatives de revenus décents sont peu nombreuses pour les personnes concernées.
L’industrie du cuir pollue et assèche
Longtemps préparé de façon artisanale, le cuir est à partir du 19e siècle largement exploité de manière industrielle dans le monde entier. Le tannage des peaux (traitement qui stabilise, assouplit et conserve le cuir de façon durable) et sa finition représente un secteur économique considérable, à destination principalement de la maroquinerie et de la chaussure.
Mais cette activité de tannage du cuir nécessite beaucoup d’eau pour sa mise en oeuvre et, d’autre part, utilise des métaux lourds, dont le chrome, qui génèrent des pollutions extrêmement néfastes pour l’environnement et donc pour l’agriculture. Le cuir à tannage végétal (parfois abusivement appelé cuir végétal) est traité dans une solution aqueuse à base d’écorces de bois recélant des tannins. C’est une saine alternative pour éviter l’emploi du Chrome mais reste marginale dans la production mondiale et ne résout en rien la surconsommation d’eau. Cet article décrit très bien les méfaits de cette industrie.
L’élevage intensif de bovins pose des problèmes écologiques
Notre planète compte à présent près de 9 milliards d’individus dont une partie croissante, grâce ou à cause de la mondialisation, produit et consomme de façon exponentielle. Le monde occidental, quant à lui, même s’il est en crise, continue également à consommer abondamment des biens et des ressources qui ne sont pas inépuisables. En effet, les troupeaux et cheptels ne pourront prospérer sans danger pour leur environnement.
Les bêtes occupent des espaces qui ne seront plus disponibles pour l’agriculture et produisent des lisiers contenant du méthane et des nitrates mal recyclés à l’heure actuelle. La nourriture même des bêtes d’élevage s’avère problématique par le volume qu’elle représente, la surface qu’elle accapare et la ressource agricole produite qui ne sera pas utilisée pour les humains, du moins pas directement.
Les prix du cuir montent, le pouvoir d’achat baisse
Ces contraintes et une demande toujours croissante renchérissent le prix du cuir en permanence à une époque ou chacun tente de soigner son pouvoir d’achat. Les entreprises du secteur doivent proposer des prix compétitifs face à une concurrence à présent mondiale pour beaucoup de marques.
Comme nous l’avons déjà évoqué, le sac en cuir et la maroquinerie pourrait bien devenir à terme un luxe inaccessible pour beaucoup. Ce pourrait être une raison objective pour voir émmerger dans les boutiques de nouvelles matières moins couteuses pour les sacs à main et, qui plus est, bénéficieraient d’une meilleure image écologique auprès du grand public.
De nouvelles philosophies de consommation émergent
Enfin, nos esprits évoluent et notre rapport aux animaux, fussent-ils d’élevage, se modifie peu à peu vers un plus grand respect de leur sort. Même si ce mouvement est lent, il pourrait dans un proche avenir davantage pénétrer les habitudes de chacun à travers, par exemple, la façon de se nourrir pour un modèle végétalien sans viande réputé plus sain, pour nous comme pour la nature.
Des associations vegans européennes en 1ère ligne
De nombreuses associations, dont les fameux Vegans anglo-saxons ou encore notre désormais célèbre association française L214, militent en ce sens et voient leur audience grandir régulièrement. Leur philosophie contre la maltraitance des animaux et l’abstinence concernant leur consommation pourrait un jour croiser les intérêts de notre environnement dans nos vies quotidiennes. Les récentes évolution de la loi concernant le statut de l’animal et son respect juridique semblent aller dans ce sens.
De grandes marques de luxe surfent sur la vague vegan
A cet effet, afin de soigner leur chère image, et certainement pour complaire à une partie de sa riche clientèle sensible à cet engagement comme à bien d’autres sujets écologiques, certaines grandes marques de luxe proposent désormais depuis peu quelques collections ou modèles de sacs à main parés de cuir artificiel dits naturels: Mac Douglas, la pionnière, Miu-Miu, Stella Mac Cartney, Lancel, avec son fameux sac à main « BB », par exemple, sont de celles là.
Emergence de marques spécialistes du sac vegan en cuir végétal
Ce nouveau tropisme Vegan est aussi la voie qu’ont choisie certaines marques moins prestigieuses et donc plus abordables mais surtout de véritables marques spécialistes du sac à main en cuir vegan: Matt& Nat, Alexandra K., Freedom of animals, Angela Roi, Mechaly, Minuit Sur terre (cuir végétal de raisin), Ashoka ou encore Camille Vegan Bags à Paris, une marque de sacs à main Vegan made in France qui propose des sacs féminins fabriqués en région parisienne avec d’étonnants matériaux dits cuirs végétaux élaborés à partir de fibres d’Ananas (Espagne) ou de résidus de pommes (Italie).
Là, on est vraiment dans le végétal naturel recyclable!
Une certification officielle pour la mode respectueuse des animaux
Cette intéressante marque de sacs pour femme est également certifiée Peta Approved, un label qui souligne l’engagement pour une mode respectueuse des animaux en utilisant des matières produites exclusivement dans ce cadre, sans origine animale. Nulle doute que l’idée fait son chemin chez certains stratèges de la mode qui pourraient voir là de nouveaux débouchés bénéficiant à la fois d’une bonne image et d’une rentabilité accrue intéressante…
Le cuir contemporain innove et se transforme
Le cuir reste aujourd’hui une valeur sûre dans la maroquinerie, bien sûr, mais aussi dans la mode en général ou dans l’ameublement. C’est un symbole de qualité, de raffinement et de plaisir ancré comme une culture dans l’esprit de la plupart d’entre nous. Mais le cuir semble, depuis quelques temps et à travers les innovations parfois surprenantes de la mégisserie, prendre une orientation très futuriste dans son aspect qui l’éloigne peu à peu de cette texture naturelle et très authentique qui fit longtemps son charme et succès.
Une institution proactive et une filière d’excellence
Le Monde du Cuir, l’excellent site de la fédération de l’industrie du cuir, nous présente d’ailleurs un panorama intéressant des cuirs qui se font actuellement en la matière, si on est amateur de nouveautés et d’exploration de la création. Le salon pro « Le cuir à Paris » est à cet égard un remarquable reflet de ces nouvelles tendances que l’on verra apparaitre dans les mois à venir au coeur des collections de maroquinerie.
On peut se demander si ces apprêts ont encore un rapport avec la chère belle matière animale tant son apparence est sophistiquée. Pourquoi, dans ce cas, ne pas exploiter plus avant de cette manière des cuirs artificiels, d’origine végétale ou synthétique, qui existent déjà et se prêteraient mieux encore à ce jeu de textures complexes et affriolantes?
Les cuirs artificiels existent depuis longtemps
Les cuirs artificiels, vous les connaissez déjà sans doute ou les avez sûrement croisés dans votre quotidien ; L’Alcantara qui habille l’intérieur de voitures version luxe ou de certains canapés, le Skaï des banquettes de brasseries ou du Métro, le polyuréthane (PU), le latex, la cuirette. Elaborés à partir de fibres naturelles ou synthétiques, ces matières ont connus de grands progrès en termes d’esthétiques et sont, peut être, la solution de demain pour des beaux sacs à prix abordables et sans dommages pour l’environnement (?).
Une offre alternative dynamique et diversifiée
Il n’y a qu’à jeter un oeil sur le site Asos, par exemple, qui propose en ce moment des sacs en PU patiné genre vintage plutôt sympas. Il y a aussi la marque anglaise Matt&Nat, un peu bobo et assez chère, mais aux sacs très bien dessinés et en cuir vegan, un composite issu de bouteilles en plastique recyclées. Surprenant, non? Et certains canapés Maisons du monde en microfibre synthétique, très beau, non? Un textile technique qui imite le cuir vieilli et craquelé de façon confondante. Les exemples réussis, dans la mode ou l’ameublement, sont nombreux pour illustrer le propos.
Une évolution éco-responsable, probable et crédible
La possibilité de la disparition du cuir, à long terme, est donc très crédible et n’est pas forcément effrayante. Evidemment, on préfère tous les belles matières naturelles et authentiques, les produits simples mais sains. Mais on ne vit pas dans le meilleur des mondes. Le temps des belles voitures vintage, des maisons en pierres et des « châteaux en Espagne » est derrière nous.
Il faudra sans doute s’y habituer, si ce n’est déjà fait! Si le respect du sort des animaux passe par cela, s’il faut devenir végétarien et vegan pour sauver le monde, il faudra bien s’incliner car la cause est juste! Bien plus, en tout cas, que nos petites préférences égoïstes pour telle ou telle matière…
Les problématiques environnementales du vegan
Par contre, tous les sacs vegan ne sont pas en matière végétale; il n’est pas certain que les matières synthétiques issues de la chimie et de produits pétroliers qui composent en partie certains sacs dits vegans (le polyuréthane, par exemple) fassent vraiment progresser la protection de l’environnement, leur traitement, leur origine et leur capacité à être recyclés étant eux aussi des sujets écologiques à caution… De même, les nouvelles matières en fibres végétales nécessitent une mise en oeuvre dont on ne connait pas le bilan énergétique ou biologique. Au final, est-il bien meilleur que le cuir classique? Les grands défenseur(e)s de la cause animale sont certainement animés des meilleurs sentiments. Pourtant, ils n’ont pas l’air d’en être conscients ou considérent que ce n’est pas leur problème. Les vegans ne seraient-ils pas vraiment tous écologistes?
Tant qu’il y aura de l’élevage, le cuir aura de l’avenir
On peut également affirmer que tant que les humains seront carnivores, il y aura du cuir. Personne n’admettrait que l’on consomme l’une (la viande) et pas l’autre (le cuir). Les Vegans devront donc aussi convertir la planète au végétarisme pour convaincre de l’intérêt du véganisme. Décidément, rien n’est simple pour les terriens, même pour les plus vigilants!
Conclusion: en attendant l’avènement de la mode vegan…
Il vous faut du temps pour intégrer toutes ces problématiques? Vous restez addicts au cuir dans la maroquinerie? Rassurez-vous, nous aussi! Cette matière dont nous rappelons qu’elle n’a pas tous les défauts est, entre autre, naturelle, durable et recyclable. Et vous trouverez encore pendant un certain temps dans notre boutique en ligne de beaux sacs d’artisans en véritable cuir de qualité à prix raisonnable, pour profiter encore du plaisir que nous procure le cuir, cette belle matière naturelle.